Dans cette section, on s'intéressera à mon exemplaire, sa restauration et à différents essais.
Il s'agit donc d'une 654 de 1957 originaire de Haute-Savoie avec émaillage bicolore vert-crème.
Esthétiquement, on voit qu'elle a vécu mais elle est saine, pas trop de rouille et surtout elle est complète. Car trouver des pièces n'est pas évident vu la faible diffusion. Elle sera restaurée dans son jus avec un bon nettoyage, une révision complète (roulements, câbles, pneus, freins...), un traitement de la rouille et un passage de vernis pour la stabiliser telle qu'elle est avec ses traces d'usure.

Photo brute à l'achat.
Janvier 2020. Voilà, la restauration démarre. Quelques photos avant le démontage.

Sur celle-ci, les roues avaient déjà été un peu nettoyées.


Plaque constructeur. Type 654 de 1957. Le numéro d'immatriculation a été daté de mars 1958, grâce à un historique des numéros. Il est donc très probable que ce soit celui d'origine. A l'époque, il me semble que la règle pour un changement de plaque était le changement de département, soit déménagement du propriétaire soit achat du véhicule dans un autre département. Mais même si le véhicule changeait de main au sein d'un département, la plaque ne changeait pas. Or cette 654 a été vendue, d'après un autocollant sur la machine, par les cycles Janin à Rumilly et la plaque est du "74" donc c'est bien la plaque d'origine. Si la machine a été fabriquée en fin d'année, la date de 1ère immatriculation en mars 1958 n'est pas aberrante si on tient compte des délais de stockage, transport, vente...

Le moteur, bien gras, avec sa transmission extrêmement simple : embrayage centrifuge simple effet sans variateur puis courroie trapézoïdale jusqu'à la poulie. Classique sur les 50 cm³ de l'époque mais inhabituel sur une 100 cm³ où la concurrence était généralement équipée de boîte 2 rapports.

On attaque le démontage. Malgré la simplicité de la mécanique, il faut toujours prendre pas mal de notes, de photos et référencer les pièces. Même si au démontage tout paraît évident, ça évite les "euh... il allait où cet écrou déjà...?" au remontage.
Ça s'allège de plus en plus.

J'ai changé d'avis en cours de route pour la peinture, finalement, ce sera peinture complète. J'ai relevé les couleurs avec un nuancier, c'est de l'ivoire RAL 1014 et vert jonc RAL 6013.


Cadre, fourche et bras oscillant nettoyés.

Après peinture.

On attaque le remontage.

Sur les gardes-boue il y avait des liserets vert que j'ai souhaité refaire. Avant de peindre le garde-boue j'ai masqué le liseret d'origine afin de conserver son emplacement et sa largeur.

Après peinture du garde-boue, j'ai remis du scotch pour délimiter des 2 côtés puis peinture au pinceau en vert jonc.

Résultat final, ce n'est pas parfait mais ça me suffit.

J'ai trouvé aussi dommage de supprimer les anciens autocollants, je les ai masqué avant de peindre. De près, c'est pas terrible mais à un mètre ça passe bien.

Carter moteur d'origine

Peinture séquentielle avec masquage d'une partie puis de l'autre pour faire les 2 couleurs.

Résultat final

Phare d'origine

Après peinture, la couleur ne rend pas bien ici, il s'agit du même vert que le carter.

Réservoir d'origine. Avant de le peindre, j'ai fait une électrolyse pour enlever la rouille puis j'ai mis du Yachtcare G4 comme revêtement intérieur pour protéger.

Même traitement que le carter, masquage pour peindre les couleurs en 2 fois.



Résultat final

Selle d'origine

Après sablage et peinture



Pot d'échappement d'origine
Après sablage
Après peinture

On s'attaque au démontage du moteur qui est très gras.

Rien de tel qu'un bain d'essence.

On voit à nouveau la couleur du métal. Les roulements de vilebrequin ont l'air bon donc j'ai tenté de ne pas ouvrir le bas moteur. Idem pour les segments. Le moteur tournait quand je l'ai acheté, sous la crasse, il a l'air en bon état donc j'ai préféré faire un nettoyage + nouveaux joints plutôt qu'une réfection complète et voir ce qu'il en sera.

Embrayage centrifuge, l'épaisseur des garnitures est comme neuve, le tout est juste un peu gras. Un ponçage avec du papier gros grain permettra d'enlever la couche grasse superficielle jusqu'à un aspect mat pour retrouver une bonne accroche.


Le moteur tout remonté. Malgré avoir tout nettoyé, impossible de bien faire revenir l'intérieur des ailettes du cylindre. J'ai trouvé une pochette de joints d'époque spécifique à ce moteur avec joint de culasse, joint d'embase, joint de pipe d'admission et joint de tube d'échappement (pas sur la photo). Le tout monté avec un peu pâte à joint. La compression du moteur est d'environ 7 donc plus que bonne.

On s'attaque aux roues.

Malheureusement, le chrome s'écaille un peu partout laissant apparaître de la rouille mais rien n'est perdu. J'enlève la rouille superficielle par ponçage puis je passe un vernis transparent.

Ça ne rend pas comme du chrome neuf, bien sûr, mais c'est protégé de la rouille et ça brille quand même. Tous les écrous de rayons sont lustrés aussi.

Démontage complet du moyeu pour le remplacement des roulements.

J'ai opté pour des roulements SKF à flasques métalliques sans contact, étanches uniquement à la poussière (l'Alcyon ne verra jamais l'eau) qui offre moins un peu moins de résistance que des roulements étanches.

À l'avant, ce sont des roulements à billes libres avec cuvette. Ça tournait pas trop mal mais c'était pas 100% fluide non plus. Souvent sur ce type de roulement, les billes et/ou la cuvette sont écaillés. Les billes se trouvent mais les cuvettes un peu plus difficilement au détail. Je décide de modifier en mettant des roulements à cage. Problème : la cuvette fait 31 mm de diamètre et ce n'est pas une dimension courante de roulement. Je ré-alèse donc la portée de 31 à 32 mm pour y insérer les roulements. Autre problème sur le diamètre intérieur : d'origine c'est 11 mm, le roulement fait 12. Heureusement, il existe des axes pour Peugeot 103 qui ont le même filetage pour les écrous (11 mm pas fin) mais avec un épaulement lisse de 12 mm pour les roulements.

La roue libre en pièces.

Nettoyage complet puis regraissage.
Avril 2020 : voilà on arrive direct sur la fin, je n'ai pas trop pris de photos durant le remontage. Elle n'est pas encore complètement terminée, j'ai mis provisoirement des vieux pneus pour les premiers tours de roues mais ils seront à changer. Reste aussi 2 poignées neuves et le support de plaque d'immatriculation à repeindre (j'attends les plaques définitives). Au départ, elle calait au bout de quelques secondes, la cuve ne semblait pas vouloir se remplir. Après réglage de la hauteur de la cuve, le problème est réglé. Le carburateur a tendance à fuir, à voir aussi. Sinon, elle tourne très bien. Vu la couronne que j'ai mis à l'arrière, elle est molle jusqu'à 30 km/h ce qui est normal. À partir de 40 km/h, on sens qu'elle marche et elle atteint un bon 65 km/h chrono sur du plat.



